CHIRURGIE ORTHOPÉDIQUE et TRAUMATOLOGIQUE - MONTPELLIER
CHIRURGIE OSSEUSE ET ARTICULAIRE - CHIRURGIE PROTHÉTIQUE - CHIRURGIE ARTHROSCOPIQUE - CHIRURGIE DU SPORT
Il s’agit d’une affection rhumatologique peu fréquente en tout cas beaucoup moins fréquente que la compression du nerf ulnaire au niveau du coude.
Ces douleurs et engourdissement de la main ou des deux mains surviennent tout particulièrement la nuit ou le matin au réveil. Ils touchent typiquement les deux derniers doigts de la main et épargnent les 3 premiers.
La gêne peut remonter dans l’avant-bras jusqu’au coude, très rarement au-dessus. Le plus souvent tout va bien dans la journée, mais certaines activités (tricoter, tenir un téléphone, bricoler, jardiner…) peuvent réactiver les symptômes au cours de la journée.
Cette affection voit sa fréquence augmenter avec l’âge et le surpoids, le diabète sucré, l’hypothyroïdie, l’insuffisance rénale et les rhumatismes inflammatoires. La grossesse et les fractures du poignet peuvent être à l’origine de formes très aiguës et invalidantes.
Cette affection est liée à un problème d’inadaptation du contenu au contenant. Il existe dans la majorité des cas une prédisposition anatomique correspondant à un canal de guyon étroit. Cette étroitesse est bien supportée chez le sujet jeune et se décompense souvent en post-traumatique avec le nerf ulnaire, augmentent de volume avec l’âge, du fait d’une inflammation chronique des tendons (ténosynovite) liée à l’utilisation quotidienne de la main. Dès lors le nerf ulnaire est comprimé à l’intérieur du canal qui est inextensible. L’utilisation plus importante du membre supérieur dominant explique la prédominance des symptômes sur ce membre supérieur dans 80 % des cas.
L’électroneuromyogramme (EMG) est le seul examen qui permette d’affirmer ou d’éliminer la souffrance du nerf ulnaire dans sa traversée du canal de Guyon. L’EMG est un examen fiable et reproductible. Quand les tests les plus sensibles sont utilisés (différence médio-cubitale du quatrième doigt, test centimétrique), les formes les plus bénignes sont détectées. Cet examen permet d’évaluer la sévérité de la lésion du nerf en chiffrant la proportion de fibres nerveuses sensitives non-fonctionnelles par rapport au côté sain ou à des valeurs de référence. Il permet aussi de rechercher d’autres lésions nerveuses associées au niveau du rachis cervical (névralgies cervicobrachiales, myélopathie cervicarthrosique) ou du membre supérieur (compression d’autres nerfs en particulier le nerf ulnaire).
D’autres examens complémentaires peuvent être utiles pour identifier une cause ou un facteur favorisant ; il s’agit surtout d’une radiographie, d’une échographie de la main et du poignet ainsi que d’examens sanguins.
Le traitement de cette affection est simple et d’une grande efficacité dans la majorité des cas.
- Aménagement du poste de travail ou des activités favorisant la douleur.
- Orthèses (attelles):Les orthèses en coutil baleiné ou thermo-moulées sur mesure qui immobilisent le poignet en position neutre sont efficaces sur les symptômes nocturnes. Elles peuvent être utiles dans les formes bénignes ou modérées ou si les infiltrations sont refusées. Elles entraînent une contrainte puisqu’elles nécessitent d’être portées régulièrement toutes les nuits pendant la durée de la poussée douloureuse du syndrome du canal carpien. Elles peuvent avoir un intérêt diagnostique dans certaines formes mineures où l’électromyogramme est normal ; si leur utilisation régulière s’avère efficace, on peut conclure qu’il s’agit bien d’un problème local (au poignet) et non pas d’un problème venant du rachis cervical.
- Infiltrations: Elles sont réalisées dans les meilleures conditions techniques par un praticien expérimenté. Hormis les formes très graves lors de la révélation de la maladie et de son diagnostic, fonte des muscles du pouce (amyotrophie thénarienne) ou atteinte sévère à l’ENMG, toutes peuvent bénéficier dans un premier temps d’une infiltration d’un dérivé corticoïde. Ce traitement apporte en quelques jours un soulagement important voire la disparition complète de tous les symptômes et ceci pour plusieurs semaines, mois ou années. En cas d’échec de ce traitement tel qu’un soulagement très incomplet, la nécessité de renouveler les infiltrations à court terme (tous les trois mois ou plus de trois infiltrations par an), il faut faire une intervention chirurgicale pour décomprimer le nerf médian dans le canal carpien.
- Chirurgie: L’intervention peut se faire soit par une chirurgie conventionnelle (une incision de deux ou trois centimètres dans la paume de la main) L’intervention consiste à libérer le nerf ulnaire. Les résultats de l’intervention sont comparables avec les deux méthodes en termes de soulagement des symptômes. L’intervention est réalisée au mieux par un chirurgien orthopédiste spécialiste de la chirurgie des os et des articulations ou par un chirurgien orthopédiste spécialisé dans la chirurgie de la main. Très récemment un traitement endoscopique sous échographie et sous simple anesthésie locale a été décrit.
Quelle que soit la technique chirurgicale utilisée pour traiter cette pathologie, les soins post-opératoires comportent la réalisation de pansements ainsi qu’un traitement antalgique. Ces soins seront déterminés par votre chirurgien.
La mobilisation douce et progressive des doigts et du poignet est envisageable, et même souhaitable, dès le lendemain de l’intervention.
Suivez bien la prescription et les instructions de votre chirurgien dans les jours qui suivent l’intervention. Au moindre doute ou en cas de problème, consultez votre chirurgien ou votre médecin.
Les troubles neurologiques transitoires, comme les paresthésies, disparaissent progressivement. La douleur post-opératoire est normale et s’explique par la cicatrisation de la zone opérée. La paume de la main reste sensible à la pression pendant 3 à 6 mois environ. Les troubles sensitifs et les douleurs aiguës régressent en quelques semaines.
Dans les cas de syndromes de canal de Guyon associés à des troubles moteurs plus sévères (perte de motricité), la récupération post-opératoire est partielle, plus tardive et plus aléatoire.
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